Troubles de la mémoire, quand s'inquiéter?

Si vous égarez sans cesse vos clefs ou vous ne vous souvenez plus du titre d'un film, rien de sert à s’affoler. La maladie d'Alzheimer a été tellement médiatisée, ces dernières années, qu'elle est presque devenue victime de son succès. Désormais, les gens ont tendance à s'alarmer au moindre petit oubli. À tort !

D'abord, l'oubli n'est pas un ennemi de la mémoire. C'est un phénomène non seulement banal mais aussi indispensable, qui permet au cerveau de faire le tri dans la masse d'informations qui nous parviennent en continu et qui ne peuvent pas être toutes enregistrées. La sélection par l'oubli permet au cerveau de ne pas être submergé par les détails sans importance et donc de fonctionner correctement. Les troubles de la mémoire restent la plupart du temps bénins. Il est tout à fait normal d’oublier de temps à autre le nom d’un acteur, d’égarer ses clefs ou son téléphone portable. Ces oublis passagers peuvent être causés par une surcharge cognitive, un état de fatigue ou encore par le stress.

En revanche, si les troubles de mémoire deviennent récurrents et qu'ils ont un impact sur le quotidien, il faut consulter, en commençant par son médecin traitant. Certaines maladies nuisent en effet à la mémoire. Le médecin généraliste va donc rechercher en priorité un état dépressif ou anxieux, un manque de repos qui peut être lié à une apnée du sommeil, par exemple. Après avoir écarté ces hypothèses, il peut faire passer aux patients un bilan mémoire.

Syptômes, quand faut-il s’inquiéter?

Pour diagnostiquer au plus tôt une perte de mémoire, il faut connaître les signes précurseurs. Vous ressentez des symptômes embarrassants? La mémoire de quelqu’un vous préoccupe? Prenez garde à ces dix signes typiques :

Pertes de mémoire qui affectent la vie de tous les jours – oublier souvent des événements ou avoir du mal à retenir de nouvelles informations.

Difficultés à exécuter les tâches quotidiennes – ne plus savoir comment faire ce qu’on a fait toute sa vie, comme préparer un repas ou s’habiller.

Problème de langage – oublier des mots ou ne pas les utiliser correctement.

Désorientation dans le temps et l’espace – ne plus savoir quel jour de la semaine il est, ou se perdre près de chez soi.

Jugement affaibli – ne pas reconnaître un problème de santé grave ou porter des vêtements légers par temps glacial.

Difficultés face aux notions abstraites – ne pas comprendre ce que les chiffres signifient sur une calculatrice par exemple, ou comment s’en servir.

Rangement inapproprié des objets – mettre des objets aux mauvais endroits, comme le fer à repasser dans le congélateur ou une montre dans le sucrier.

Changements d’humeur et de comportement – graves sautes d’humeur, entre la sérénité et la colère, sans raison apparente.

Changements dans la personnalité – se comporter de manière inhabituelle, devenir paranoïaque ou se sentir menacé.

Perte d’initiative, apathie – se détacher de sa famille et de ses amis et perdre l’intérêt pour ses activités préférées.


Les trois dégrès du trouble cognitif

  1. Perte normale de la mémoire liée au vieillissement

  2. Trouble cognitif léger - pertes de mémoire confirmées par une personne de l’entourage, affectant plusieurs domaines (le langage, la mémoire, l’attention), mais qui ne portent pas atteinte à la vie quotidienne ( la personne reste en capacité de se laver, se nourrir ou répondre au téléphone).

  3. Démence - troubles cognitifs sévères affectant le quotidien. Un trouble cognitif léger peut, dans certains cas, évoluer vers la démence.


Qu’est-ce que le dépistage des troubles de la mémoire?

Le bilan mémoire est un entretien qui permet d’effectuer une première évaluation des troubles mnèsiques. C’est un simple test d’évaluation de l’état mental. Son résultat permet de démontrer si la personne présente des troubles de memoire.

On peut parler de « faux positif » lorsqu'une personne qui n’est pas atteinte de la maladie d'Alzheimer ou d’une maladie apparentée obtient un mauvais score, et de « faux négatif » lorsqu’une personne atteinte obtient un score moyen ou élevé.

Le médecin doit éliminer les autres causes possibles des symptômes, notamment la dépression, les maladies du cœur et de la glande thyroïde, les infections, l’interaction médicamenteuse et l'abus d'alcool.